top of page

Sentiment d’abandon : comment surmonter cette peur ?

Sentiment d’abandon : comment surmonter cette peur ?

Psychologue Let's Tolk
Badge profil psychologue vérifié

Auteur :

Psychologue Let's Tolk

Psychologue Clinicien

Spécialisation TCC

Publication :

10 déc. 2024

Mise à jour :

Sentiment d’abandon : comment surmonter cette peur ?

8 min

Temps de lecture

Le syndrome d’abandon peut devenir une peur sournoise qui vous colle à la peau. Comme un fantôme des traumatismes de l’enfance, elle vous fait craindre le rejet, l’oubli, l’isolement. Pour certains, c’est une bataille quotidienne, une lutte contre la peur de ne plus être aimé, qui peut provenir de souvenirs douloureux, de manques ou d’abus subis dans l’enfance.


Cette fragilité émotionnelle, identifiée par Lise Bourbeau comme l’une des cinq grandes blessures de l’âme, teinte profondément les relations. Elle pousse à une quête éperdue d’amour et de validation, dans un élan désespéré pour combler un vide intérieur abyssal.


Cet article est un voyage au cœur de cette vulnérabilité. Nous allons décrypter ses racines, mesurer son empreinte sur le quotidien, et surtout, vous fournir des armes pour pouvoir rebondir. Surmonter cette peur, c’est se reconstruire, brique par brique, et se forger une âme forte face à la peur de l’abandon.

Qu’est-ce que le sentiment d’abandon ?

Qu’est-ce que le sentiment d’abandon ?

Photo de Mariano Nocetti sur Unsplash

Un voyage dans les souvenirs pour comprendre les origines


Imaginez que vous ayez un sac de vieilleries cachées, celles qui remontent à votre enfance ou à votre adolescence. C’est là, dans ces moments, que ce sentiment délicat d’abandon prend racine. Les raisons ? Elles peuvent être aussi variées que les couleurs d’un arc-en-ciel après une tempête. Mais souvent, elles sont liées à des épisodes traumatiques ou à un vide émotionnel pendant ces années où tout se construit.


Perdre un parent, que ce soit parce que la vie en décide ainsi ou parce que l’amour entre eux s’évapore, cela peut secouer un enfant. Également, grandir avec ce sentiment que les gens qui sont censés vous protéger ne sont pas vraiment au rendez-vous émotionnellement ou physiquement, ça peut laisser des traces. Les épisodes traumatiques comprennent aussi, bien sûr, toutes formes d’abus. Et puis, il y a ces histoires d’amour toxiques, où fidélité et respect sont aux abonnés absents, et qui peuvent donc à leur tour nourrir ce sentiment d’abandon.


Les pièces d’un puzzle de vie compliqué, y compris la précarité, les troubles mentaux ou physiques, ou encore un trop-plein de critiques, tout cela peut contribuer à cette peur paralysante d’être laissé pour compte.


Quels signaux doivent alerter sur ce sentiment d’abandon ?


Ce sentiment d’abandon, c’est comme un fantôme qui prend différentes formes. Une des manifestations les plus courantes ? La difficulté à garder des relations profondes, parce que vous êtes hanté par la peur que les gens partent.


Cela peut vous pousser à toujours vouloir plaire à tout le monde, à être jaloux comme pas permis, à douter de chaque geste d’affection qu’on vous porte, et à vous sentir éternellement sur la corde raide émotionnelle dans vos relations. Les victimes de ce sentiment adoptent souvent des styles d’attachement aussi solides que du sable mouvant - évitant, anxieux, ou désorganisé. Certains construisent un mur autour de leur cœur, d’autres ne peuvent s’empêcher de s’accrocher désespérément aux gens, et certains sont juste perdus, naviguant sans boussole dans le monde des relations.


Et c’est sans parler de l’anxiété et de la dépression qui souvent s’invitent à la fête, mettant à rude épreuve votre estime personnelle. S’auto-saboter dans les relations devient presque un sport, et la chasse au réconfort un hobby, dans le but de combler un vide intérieur qui semble sans fond.

Quand le sentiment d’abandon prend le contrôle

Quand le sentiment d’abandon prend le contrôle

Photo de Pixabay sur Pexels

Les liens qui nous unissent, ébranlés


Imaginez un monde où chaque relation est un défi de taille. Pour ceux qui portent le fardeau du sentiment d’abandon, c’est une réalité quotidienne. Dans les méandres de l’amour, ils oscillent entre une dépendance maladive et la peur constante d’être laissés pour compte. Cet excès de besoin d’amour les mène à accepter l’inacceptable, à se fondre dans les désirs d’autrui au détriment de leurs propres aspirations.


Ces âmes tourmentées, en quête perpétuelle d’assurance, tissent des liens fragiles, souillés par la jalousie et le contrôle, et sont désespérément accrochées à l’idée d’un bonheur qui leur semble toujours hors de portée. Les amitiés et les liens familiaux ne sont pas épargnés, transformés en champs de bataille où l’expression de soi et la mise en place de frontières saines deviennent des luttes interminables.


Le spectre de l’abandon provoque chez eux une insatiable faim d’affection et de reconnaissance, poussant souvent ces cœurs brisés vers des extrêmes pour se sentir validés par leur entourage.


Sur le front professionnel : une bataille intérieure


Ce sentiment d’abandon se faufile aussi dans les couloirs de leur vie professionnelle, semant le doute et l’insécurité. Assaillis par la peur de n’être jamais à la hauteur, ils déploient des efforts surhumains pour se rendre indispensables, pourtant consumés de l’intérieur par une quête d’approbation sans fin.


Leur quotidien au travail devient un théâtre où ils jouent le rôle de l’employé modèle, anxieux à l’idée de décevoir, mais leur performance ne fait qu’épaissir le voile de leur solitude émotionnelle.


Impact sur la santé mentale avec une estime de soi en berne


Et au cœur de cette tourmente, le sentiment d’abandon mine leur estime personnelle, broyant impitoyablement toute perception de leur propre valeur. Convaincus d’être indésirables ou indignes d’attention, ils se perdent dans des labyrinthes de doute et de critique, où la lumière de l’amour-propre est une flamme vacillante, menacée par les tempêtes de l’anxiété et l’autodestruction.


La solitude devient leur plus fidèle compagnon, les poussant parfois vers des abysses de désespoir. Mais au sein de ce chaos, réside l’espoir de jours meilleurs. Reconnaître ce cycle est le premier pas vers la reconstruction, vers un lendemain où l’amour de soi et la sérénité mentale pourraient enfin éclore.

Trouver la force de vaincre la peur de l’abandon

Trouver la force de vaincre la peur de l’abandon

Photo de Pixabay sur Pexels

Une quête personnelle : psychothérapie et dynamiques comportementales


Ce voyage intérieur qu’est la lutte contre la peur de l’abandon commence souvent par un dialogue profond avec soi-même, guidé par la psychothérapie. Qu’il s’agisse d'une psychanalyse ou d’autres formes, l’objectif reste d’affronter les spectres du passé, souvent nés d’épisodes traumatisants de notre enfance.


Ces démarches thérapeutiques offrent un havre de paix, un espace où l’on peut remettre en question et restructurer les perceptions et actions alimentées par la crainte d’être laissé de côté. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et la thérapie interpersonnelle éclairent le chemin en réalignant les pensées et croyances négatives ainsi qu’en enrichissant la qualité de nos relations sociales. Sans oublier l’importance de l’appui qu’offrent les thérapies de groupe, véritables incubateurs de partage et d’entraide.


Reconstruire son estime de soi et son autonomie émotionnelle


Se bâtir une estime personnelle solide et cultiver une indépendance émotionnelle constituent des étapes clés pour surmonter cette peur de l’abandon. Cela requiert une introspection pour se voir sous un jour nouveau, moins dépendant affectivement des autres.


Des pratiques telles que la sophrologie, l’autocompassion et la méditation sont des alliés de taille pour renforcer cette confiance en soi. Avoir des objectifs personnels, célébrer ses victoires, s’adonner à des passions qui nous sont propres : autant de moyens de se (re)trouver et de s’épanouir en dehors des cadres relationnels imposés.


Des clefs pour gérer anxiété et émotions tumultueuses


Dans l’arsenal à disposition pour dompter la peur de l’abandon, les techniques de gestion de l’anxiété et du tumulte émotionnel tiennent une place de choix.


Tenir un journal permet d’étayer ses ressentis, de cartographier les déclencheurs de cette peur sournoise.


La relaxation, via la pleine conscience ou le yoga, invite à un voyage intime au cœur du calme, à la rencontre de soi.


Les visualisations constructives et la respiration profonde sont des exercices précieux pour pacifier l’esprit et minimiser les sensations d’isolement.


Ériger les fondations de relations saines et équilibrées


L’épanouissement au sein de liens affectifs équilibrés et sûrs est un remède efficace contre la peur de l’abandon. Apprendre à formuler ses besoins et désirs de façon claire, établir des frontières respectueuses de soi et de l’autre, sont des compétences fondamentales.


Choisir des partenaires qui respectent notre intégrité, qui comprennent et nourrissent nos aspirations à l’indépendance est essentiel. Savoir relativiser les séparations tout en valorisant ses propres qualités et capacités nous enseigne qu’il est possible de s’épanouir seul, fortifié par un réseau familial et amical solide, véritable bouclier contre la crainte du rejet.

Construire une force intérieure contre l’abandon

Construire une force intérieure contre l’abandon

Photo de Ric Rodrigues sur Pexels

Embrasser son passé pour tourner la page


Faire face à notre passé et le dépasser, c’est la première marche vers une résilience solide face à l’abandon. Ça veut dire accepter nos expériences, aussi douloureuses soient-elles, comme une partie de notre histoire, sans pour autant laisser ces ombres dicter notre futur.


Il est essentiel de se rappeler que le passé est immuable. Toutefois, notre réaction à ce passé, notre capacité à le laisser influencer notre présent, cela, on peut le maîtriser. 


Se pencher sur l’écriture ou le journal intime peut ouvrir des portes pour exprimer et libérer ces émotions enfouies. Écrire ces lettres qu’on n’enverra jamais peut être un exutoire puissant pour surmonter la douleur de l’abandon et fermer des cicatrices anciennes.


Explorer la méditation ou la pleine conscience peut également nous aider à nous ancrer dans l’instant présent et atténuer l’empreinte des souvenirs douloureux. Ces méthodes favorisent une réconciliation avec soi-même et avec ce passé, facilitant le lâcher-prise des rancunes et regrets.


Valoriser son moi intérieur


Comprendre et embrasser sa valeur personnelle est fondamental dans le développement de la résilience face à l’abandon. Cela implique de reconnaître ses forces, talents, et vertus, plutôt que de rester dépendant de l’approbation d’autrui.


Construire une estime de soi positive en valorisant ses succès et contributions, que ce soit dans le domaine personnel ou professionnel, est essentiel. S’apprécier et jouir pleinement de sa propre compagnie renforce également le sentiment de valeur personnelle. Se livrer à des activités plaisantes, se chouchouter, faire preuve de bienveillance, sont autant de pas vers l’amélioration de son estime personnelle.


De plus, il est essentiel de questionner et de transformer les croyances limitantes qui alimentent la peur de l’abandon. Ces croyances, souvent ancrées dans des expériences passées, peuvent évoluer grâce à une introspection sérieuse et un accompagnement thérapeutique.


Tisser un réseau de supports robuste


Se forger un cercle de soutiens bienveillants est un pilier dans la quête de résilience face à l’abandon. S’entourer de proches qui vous écoutent, vous valorisent, et vous aiment sans condition peut significativement diminuer la peur de l’abandon. Ces liens contribuent à un sentiment de sécurité et de stabilité, primordiaux pour regagner confiance en soi et en les autres.


Le soutien peut venir de la famille, des amis, ou encore des groupes d’entraide. S’engager dans des thérapies de groupe ou des communautés d’accompagnement est très enrichissant, offrant un espace où partager son vécu et ses sentiments avec d’autres vivant des parcours similaires.


Avoir recours à un suivi thérapeutique régulier est aussi une démarche essentielle pour affronter et guérir les traumatismes émotionnels, tout en élaborant des stratégies en vue de forger une résilience et une indépendance affective renforcées.

Conclusion

Conclusion

Photo de Weichao Deng sur Unsplash

La peur de l’abandon, c’est un peu comme un géant qui se tapit dans l’ombre, prêt à frapper au cœur de nos vies. Ses racines plongent profondément dans les terrains accidentés de notre enfance, là où des cicatrices ont été gravées par des expériences qui ont laissé leur marque.


Cette crainte se déguise en besoin insatiable d’affection, en une quête effrénée de sécurité émotionnelle, et parfois, dans un ballet d’actions qui sape nos propres tentatives de bonheur au sein de nos relations.


Le challenge, alors, c’est de se dresser face à ce géant, de lui tenir tête. Cela commence par embrasser pleinement d’où l’on vient, nos racines tordues et tout ce qui va avec. Se bâtir ensuite une forteresse d’autonomie émotionnelle, étayer les murs de notre confiance en nous. On arme notre esprit avec des stratégies anti-anxiété (pensez à la méditation ou à la pleine conscience) comme s’il s’agissait de lancer des flèches enflammées contre les assauts de l’anxiété. Et nous ne sommes pas seuls dans cette aventure. Se créer un cercle de confiance, c’est s’entourer d’alliés, bâtir des bastions de relations saines qui nous protègent et nous soutiennent. 


En scrutant nos pensées et émotions avec la précision d’un détective, en se confrontant avec courage à nos peurs, on ouvre lentement mais sûrement les portes à une vie où la confiance et le bien-être remplacent la peur de l’abandon.


Conclusion de cette épopée ? Ne laissez pas cette peur de l’abandon diriger votre vie. Il est temps de vous prendre en main, de faire face à vos tempêtes émotionnelles. Les premiers pas pour sortir de ce tumulte peuvent commencer maintenant. Ensemble, écartons ces ombres, pour naviguer vers des jours plus radieux, ancrés dans la confiance et le bien-être personnel.

bottom of page